More fuel for the fire
I haven't had time to digest these two pieces. I'll probably say something about them later today.Mémoires abusives:
L'innovation juridique des "procès pour la mémoire" se justifiait, certes, par l'importance et la singularité du génocide des juifs, dont la signification n'est apparue que deux générations plus tard.
Elle exprimait cependant un changement radical dans la place que nos sociétés assignent à l'histoire, dont on n'a pas fini de prendre la mesure. Ces procès ont soulevé la question de savoir si, un demi-siècle après, les juges étaient toujours "contemporains" des faits incriminés. Ils ont montré à quel point la culture de la mémoire avait pris le pas, non seulement sur les politiques de l'oubli qui émergent après une guerre ou une guerre civile, afin de permettre une reconstruction, mais aussi sur la connaissance historique elle-même. L'illusion est ici de croire que la "mémoire" fabrique de l'identité sociale, qu'elle donne accès à la connaissance. Comment peut-on se souvenir de ce que l'on ignore, les historiens ayant précisément pour fonction, non de "remémorer" des faits, des acteurs, des processus du passé, mais bien de les établir ?
Loi et mémoire:
Avec l'article litigieux de la loi de février, une autre dérive apparaît. Non seulement les parlementaires sont sortis de leurs compétences pour mettre à mal l'indépendance des historiens, mais ils l'ont fait de la pire manière : en partant de préjugés et d'idées toutes faites, sans avoir cherché à juger sur pièces. Résultat ? Des déchirements inutiles, des emportements hors de propos, des querelles inutiles et malsaines. Au bout du compte, le monde politique n'a pas à être très fier de cet épisode.
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