Tuesday, August 08, 2006

Not Your Daddy's Totalitarianism

Daniel Vernet, in Le Monde, explaining why WWII and Cold War analogies don't describe Islamic fundamentalism, and the War on Terror is not a repeat of the history of the 1930s and 1940s:
If Islamic fundamentalism is a totalitarian ideolgy, sometimes using terrorism, and if it should be fought as such, it does not use the instruments of the state that the great totalitarianisms of the 20th century applied to their ambitions. The methods of classical war will come to nothing in the end. To make the wrong diagnosis unleashes an error of prescription and new catastrophes. See Iraq.

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Le mot n'est pas choisi au hasard. Dans les années 1930, il caractérisait l'attitude des démocraties occidentales vis-à-vis du nazisme et du fascisme et, pendant la guerre froide, la politique de ces mêmes démocraties vis-à-vis du communisme soviétique. Ces parallèles fleurissent dans les écrits des néoconservateurs et de ceux qu'on a appelés par analogie les néolibéraux. Pour eux, le fondamentalisme islamiste est le totalitarisme du XXIe siècle. Et il est vain de se demander s'il est contenu dans l'islam ou s'il contrevient à ses enseignements, comme il était vain de s'interroger jadis sur la fidélité ou l'ignorance des Soviétiques par rapport aux écrits de Marx. Les progressistes partisans de la fermeté ont quelques scrupules à approuver George Bush dans son soutien inconditionnel à Ehoud Olmert, comme ils en avaient eu à soutenir la guerre en Irak afin d'en finir avec Saddam Hussein. Mais après tout, disent-ils, les Etats-Unis et les démocraties se sont bien alliés avec Staline pour vaincre le nazisme.

Le problème avec cette approche est moins la caractérisation de l'islamisme fondamentaliste comme forme de totalitarisme - qui ne peut pas être en effet rejetée d'un revers de main - que le raisonnement par analogie. Pour justifier les actuelles politiques israélienne et américaine, dans les textes des néoconservateurs comme ceux des néolibéraux, les références se multiplient à l'occupation de la Ruhr par Hitler en 1936, aux accords de Munich en 1938, symboles de la pusillanimité occidentale, ou encore - a contrario pour souligner la nécessité de la fermeté - à la crise des fusées à Cuba en 1962.

Si le fondamentalisme islamiste est une idéologie totalitaire, utilisant parfois le terrorisme, et s'il doit être combattu comme tel, il ne dispose pas des appareils d'Etat que les grands totalitarismes du XXe siècle mettaient au service de leurs ambitions. Les moyens de la guerre classique n'en viendront pas à bout. Se tromper de diagnostic débouche sur une erreur de prescription et de nouvelles catastrophes. Voir l'Irak.

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